Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LES PIGEONS VOYAGEURS EN ALSACE
20 juin 2014

Riquewihr

Aujourd'hui sera une journée consacrée à la visite de plusieurs villages alsaciens.

Nous commencerons tout d'abord par le village de Riquewihr classé parmi les plus beaux villages de France.

La ville de Riquewihr, un des "Plus Beaux Villages de France", est située dans un vallon ouvert vers l’est, au débouché du cours d’eau du Sembach ; vers l’ouest, une vaste forêt domaniale s’élevant à plus de 900 m d’altitude constitue l’arrière-fond du site.

Flanquée au nord et au sud de collines sous vosgiennes plantées de vignes, dont les fameux Grands Crus du Schoenenbourg et du Sporen cités dès le Moyen Âge, Riquewihr a prospéré au cours des siècles, particulièrement au XVIe siècle,  grâce à la culture de la vigne et au négoce du vin connu dans toute l’Europe.

La cité fortifiée de Riquewihr est protégée par une double enceinte. La vieille ville a conservé un tissu urbain très dense : des maisons érigées du XVe au XVIIIe siècle forment un ensemble d’une richesse architecturale exceptionnelle.

L’agglomération s’est étendue en dehors des remparts à partir de la seconde moitié du XIXe siècle.

Au VIIIe siècle, un propriétaire franc dénommé Richo aurait exploité un domaine viticole sur le site, d’où le nom de "Richo villa" qui donnera celui de Riquewihr. Propriété des comtes d’Eguisheim-Dabo aux Xe - XIe siècles, Riquewihr, avec sa seigneurie, passe ensuite aux comtes de Horbourg qui, en 1291, entourent la cité d’une première fortification. Un document de 1320 mentionne pour la 1ère fois le statut de "ville" de Riquewihr. En 1324, les comtes de Horbourg vendent la seigneurie de Riquewihr au comte Ulrich de Wurtemberg. En 1397, le comte Eberhard II de Wurtemberg est fiancé, puis se marie 10 ans plus tard, avec l’héritière du comté de Montbéliard, Henriette de Montfaucon. La seigneurie de Riquewihr appartient dès lors aux comtes de Wurtemberg-Montbéliard. Entre temps, en 1495, le comté de Wurtemberg est élevé au rang de duché. En 1534, le comte Georges de Wurtemberg permet l’introduction de la Réforme d’inspiration zwinglienne (suisse) sur ses terres ; en 1559, le duc Christophe de Wurtemberg, pour préserver l’unité religieuse dans ses possessions sur les deux rives du Rhin, introduit les enseignements du réformateur allemand Luther. Durant la guerre politico-religieuse dite de Trente Ans (1618-1648), Riquewihr souffre terriblement : pillages, rançons, épidémies, famine, mortalité, destructions... L’influence française s’étendant en Alsace, Riquewihr est placée sous l’autorité royale en 1680 (Louis XIV), tout en restant propriété des Wurtemberg-Montbéliard. À la Révolution de 1789, les habitants de Riquewihr se rallient à la République Française. Les ducs de Wurtemberg-Montbéliard sont évincés lors du traité de Paris (1796) et Riquewihr est définitivement rattachée à la France.

Après avoir fait le tour du village, sommes revenu à l'entrée pour trouver une place de parking payant (2 € / 2 h ou 3 € / 4 h). Puis nous avons entamé notre visite en suivant approximativement le parcours recommandé sur le plan.

Plan de la ville

1 - Reproduction d’une gravure de Riquewihr (mur en face de l’Hôtel de Ville - place Fernand Zeyer)

Gravure de Riquewihr

La gravure réalisée par Mathias Merian en 1644 fournit une vue d’ensemble de la ville et permet de localiser ses fortifications.

De la  première fortification de 1291, on reconnaît :

- les tours d’angle, dont trois sont conservées : la Tour des Voleurs, la  tour appelée "Hellerturm" et celle dite des "Anabaptistes",

- une tour située sur le flanc sud : la Tour des Bourgeois ou Tour  Blanche, détruite au début du XIXe siècle,

- la Porte haute, à l’ouest, appelée « Dolder », toujours en place et la Porte basse, à l’est, démolie en 1808 ; ces deux portes étaient doublées chacune par un avant-poste.

Suite au développement des armes à feu, la défense de la cité est renforcée vers 1500 : la première enceinte est modifiée et un second rempart est construit sur les fronts est, sud et ouest. Début du XVIIe siècle, deux bastions et une tour seront ajoutés aux coins de la fortification.

2 - Hôtel de Ville (place Voltaire - place Fernand Zeyer)

Après démolition en 1789 de l’ancien Hôtel de Ville situé au centre de la ville, un nouvel édifice de style néo-classique est construit en 1809 près de la porte du bas qui venait d’être démolie. À l’extérieur, le fossé rempli d’eau rappelle l’existence de douves ayant entouré la cité.

Maison Schickhardt

 

 

3 - Maison Schickhardt

Maison construite en 1606 pour Ambroise Dieffenbach (bourgeois et membre du magistrat) par Heinrich Schickhardt, architecte au service du Duc Frédéric Ier de Wurtemberg, qui a œuvré en tant qu’ingénieur militaire, urbaniste et inventeur de machines. Porte d’entrée et oriel d’angle remarquables.

 

 

 

Le Gratte-ciel

 

 

4 - Le "Gratte-ciel"

Réunissant sous le même pignon deux corps de bâtiment distincts de 1561, cette maison compte 5 étages, en pans de bois ornés de chaises curules, posés sur un rez-de-chaussée en maçonnerie : avec ses 25 m de haut, c’est l’une des plus hautes maisons à colombages d’Alsace. À l’angle droit de la maison, le pan de mur coupé facilite la circulation. À noter à cet endroit, une marque de tâcheron (signature du tailleur de pierre sur l’œuvre qu’il a réalisée) servant à établir son salaire.

 

 

 

Place des 3 églises

 

5 - Place des Trois Eglises

Cette place tire son nom de la présence en ce lieu de trois églises dès les temps anciens :

- l’église paroissiale datant des XIIe au XVe siècles, dédiée à Sainte-Marguerite : désaffecté en 1833, cet édifice gothique est remplacé au milieu du XIXe siècle par l’église protestante actuelle. Une église catholique a été édifiée à la même époque près de la "Porte neuve",

- l’église de pèlerinage Notre-Dame (n°16) : fondée par les Ribeaupierre  en 1337 pour abriter

 une "image sainte" censée faire des miracles, elle est transformée en presbytère après l’introduction de la Réforme,

- l’église Saint-Erard  (n°14) : datant du début du XIVe siècle, cette chapelle était liée à l’ancien l’hôpital contigu. Après la Réforme, elle est transformée en 1539 en école pour garçons.

 

6 - Fortifications nord (rue dite "Steckgraben")

Emprunter le passage entre les n°14 et 16 de la place des Trois Églises.

En contrebas depuis la rue, voir les fortifications de 1291 : partie non doublée en 1500 mais qui a subi de nombreuses modifications.

Cour des nobles de Berckheim

 

 

 

7 - Cour des nobles de Berckheim

Entièrement en maçonnerie, la maison au fond de la cour comporte des fenêtres à meneaux ; le linteau de la porte de la tourelle d’escalier porte la date de 1523. Un cadran solaire orne la tourelle hexagonale.

 

 

 

Maison du Gourmet à l'Etoile

 

 

8 - Maison du gourmet "À l’étoile" 

Cette maison (propriété de la ville) reconstruite en 1686 dans le style baroque, présente l’une des façades les plus décorées de la cité : motif de la chaise curule, poteaux corniers (poteaux d’angles) et fenêtres aux encadrements en bois richement sculptés, allèges décorées des armes de la Ville, d’une étoile et de l’aubergiste-gourmet tenant cruche et  gobelet, etc. Enseigne réalisée par le dessinateur alsacien Hansi.

 

 

Maison dite du Cloutier

 

 

 

9 - Maison dite du cloutier 

Reconstruite en 1667, cette maison à pans de bois comporte deux poteaux corniers (poteaux d’angles), sculptés, représentant chacun un homme, celui de gauche évoquant le métier de cloutier exercé par le commanditaire de la maison.

 

 

 

 

 

Fontaine de la Sinne

 

10 - Fontaine de la Sinne (dite "Sinnbrunnen") (au pied du Dolder)

À cette fontaine érigée en 1560 s’opérait le jaugeage des tonneaux contenant le vin et autres récipients pour en vérifier la contenance. Le lion héraldique porte le blason des seigneurs de Horbourg (étoile) et les armes de Riquewihr (ramures de cerf des Wurtemberg et étoile).

 

 

Tour des Voleurs

 

 

11 - La Tour des Voleurs (au bout de la rue des Juifs)

Érigée en 1291 et remaniée au XVe siècle, haute de 18 m, elle est de forme pentagonale à l’extérieur et carrée à l’intérieur. Riquewihr étant siège de la Justice seigneuriale jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, la chambre de torture (encore visible) permettait de soumettre les accusés à la question... et de les garder au cachot (accès par le chemin de ronde). La tour communique avec une maison de vigneron de 1563, arborant l’emblème du tailleur d’habit, adossée aux fortifications.

 

Le Dolder

 

 

12 - Le Dolder 

À la fois beffroi, tour de garde et porte supérieure de la cité, haut de 25 m, il est le monument emblématique de Riquewihr. Erigée en 1291 en même temps que la première fortification, cette tour a conservé son aspect médiéval, avec façade extérieure austère pour dissuader d’éventuels attaquants et façade intérieure ornée de colombages en encorbellement. Du haut du Dolder, le visiteur jouit d’une vue étendue sur les toits de la vieille ville et en direction de la plaine d’Alsace.

 

 

 

La Porte Haute

 

13 - La Porte Haute

Construite sans doute dès la fin du XIIIe siècle, elle fut agrandie lors du renforcement du système défensif vers 1500. Des éléments de défense sont encore identifiables : lourde porte en bois à double battant, herse en bois (une des plus vieilles d’Europe), embrasure où venait s’encastrer le pont-levis...

À remarquer : les fortifications de 1291 et de 1500, de part et d’autre du Dolder et de la Porte Haute.

 

 

Maison de Conrad Ortlieb

 

14 - Maison Conrad Ortlieb

Construite en 1574 pour le gourmet Ortlieb (intermédiaire assermenté entre les vignerons et les marchands de vins), elle comporte deux portes cochères, dont l’une taillée en biais pour faciliter le passage des attelages. Outre les fenêtres à meneaux, un bas-relief orne la façade :

- dans sa partie gauche, le propriétaire affirme entre autres : "...cette construction chacun peut la contempler... Elle a été réalisée selon la forme que j’ai imaginée, je sais qu’elle ne plaira pas à tout le monde",

- dans sa partie droite, le propriétaire dialogue avec la mort : "Ô mort, tu n’as pas de pouvoir sur moi, dans cette maison je mène ma vie fastueuse". La mort lui répond : "Renonce à toute cette magnificence, cette maison tu l’as construite pour un autre".

 

15 - Cour de l’abbaye d’Autrey (dite "Adrihof") 

Cet ensemble a été reconstruit, fin du XVIe siècle, à l’emplacement d’une propriété ayant appartenu depuis 1320 à l’abbaye d’Autrey (Vosges). La maison d’habitation présente un oriel à deux étages sur rue.

Dans la cour on remarque un escalier de 1510 descendant à la cave, un puits daté de 1587 et une tourelle d’escalier polygonale qui comporte plusieurs éléments intéressants : deux fenêtres dites rampantes, un escalier à vis aux moulures complexes et le garde-corps de style gothique tardif coiffant l’ensemble.

Cour dimière de Strasbourg

 

 

16 - Cour de Strasbourg (dite "Strassburgerhof") 

Ancienne cour dîmière de l’évêché de Strasbourg jusqu’en 1324 (dîme = impôt collecté par le clergé).

Demeure de style Renaissance avec oriel et tourelle d’escalier arborant la date (1597) et l’emblème du tonnelier.

 

Maison Dissler

 

 

17 - Maison Dissler 

Riche demeure bâtie en 1609 - 1610, elle est caractéristique de l’art de la Renaissance Rhénane, en particulier pour son pignon à volutes et obélisques et son oriel richement décoré.

 

 

 

 

Maison à l'oriel de 1514

 

18 - Maison située au 13 rue du Général de Gaulle

Cette maison comporte deux corps de bâtiment : à gauche, le portail est daté de 1565 ; à droite, la façade est ornée d’un élégant oriel à deux étages.

Une inscription en vieil allemand, sur la face ouest de l’oriel, commémore la surélévation de la maison en 1709 et rapporte que cette année-là, les vignes et de nombreux arbres fruitiers ont succombé au gel dans toute l’Europe.

 

 

 

Chateau des comtes de Wurtemberg-Montbéliard

 

19 - Château des comtes de Wurtemberg-Montbéliard  (Cour du Château)

En 1539-1540, le comte Georges de Wurtemberg fait démolir l’ancien château pour construire l’actuel, avec pignon crénelé caractéristique de l’art rhénan du XVIe siècle. L’administration seigneuriale était installée dans le grand bâtiment voisin (le "greffe") construit peu après. À la Révolution Française, ces bâtiments sont vendus. Racheté en 1861 par la Ville, le château servira d’école ; depuis 1971, il abrite le musée de la communication en Alsace. Un bas-relief fixé au-dessus de l‘entrée de la tourelle d’escalier porte le blason des Wurtemberg-Montbéliard et la devise du comte Georges ("Die Stund bringt‘s End" : "Chaque heure peut être la dernière"). Une plaque commémore la naissance en ce lieu, en 1487, de Ulrich, futur duc de Wurtemberg.

 

Comme nous avions largement le temps, nous nous sommes dirigés vers le village de Bergheim où nous avions également trouvé une location.

Publicité
Publicité
Commentaires
LES PIGEONS VOYAGEURS EN ALSACE
Publicité
Publicité